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  • : Un blog pour les moniteurs, mais aussi pour les élèves conducteurs, pour permettre aux premiers d'exercer enfin librement leur métier (leur art!), et offrir aux seconds un enseignement de qualité, à moindre frais, dans une relation de confiance et de liberté.
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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 05:58

J'ai déjà évoqué ici l'article consacré par Auto-Plus au problème des délais d'accès à une seconde présentation à l'examen pratique du permis de conduire. Il faut aussi évoquer la situation de l'ETG (épreuve théorique générale) qui semble elle aussi assez mal en point.

 

Selon le journal, ce sont seulement 5% des départements français qui parviennent à respecter le délai de seconde présentation de quinze jours (Creuse, Eure-et-Loir, Ille-et-Vilaine, Loire, et Tarn-et-Garonne). A l'inverse, 10% des départements contraignent les candidats à des délais d'attente “ scandaleux ”, avec une moyenne de presque 12 semaines. Entre les deux, il faudra attendre entre un mois (“ acceptable ”) et plus de deux mois (“ inacceptable ” selon les termes du journal).

 

Mais on apprend aussi que la situation, qui était plutôt bonne avant qu'on essaie de faire mieux, a tendance à se dégrader. Cette informatisation des salles d'examen, qui a obligé à une “ formation du personnel longue et compliquée ” (on se demande bien en quoi elle a consisté), qui a été réalisée sans que les contraintes techniques aient été prises en compte (pas d'internet haut-débit parfois... en 2010, il fallait l'oser !), et le fait même qu'au lieu de 40 candidats par “ palanquée ” on en soit à 35, voire 30 (selon M. Philippe Colombani, président de l'UNIC) n'arrange en rien les choses. Bref, on peut dire que ça bouchonne...

 

Mais pour Philippe Colombani, président de l'UNIC, interrogé par Auto-Plus, cet engorgement pourrait bien faire l'affaire du gouvernement, puisqu'il réduirait mécaniquement les demandes d'examen pratique, lui-même passablement encombré.

 

Du côté des inspecteurs (Christian Grollier, secrétaire général du SNICA-FO), on explique cette situation d'abord par les “ soucis de formation et de fonctionnement ” liés au nouveau système informatique. On me permettra de faire une remarque : à chaque fois que quelque chose ne fonctionne pas, l'explication est toujours la même, c'est l'informatique. Deux hypothèses à mes yeux, soit cette explication est un pieux mensonge, soit les utilisateurs (ici, l'État) achètent des matériels qui ne fonctionnent pas. Mais qui paie donc alors les “ pots cassées ”?

Grollier regrette évidemment que le délai légal ne soit pas respecté, mais il joue sur les mots et les arguments. Il ménage son employeur (“ 450 inspecteurs ont été recrutés depuis 2000 ”) mais il relève que l'effort est insuffisant (“ ce qui a seulement permis de compenser le passage de l'épreuve de conduite de 22 à 35 minutes ”), et il n'hésite pas à aller chercher des arguments qui laissent penser que le discours syndical a du mal à se renouveler : “ la fin du service militaire qui formait de nombreux jeunes ”. La fin du service militaire en 1996, c'est lui qui précise ; quant à la formation, ceux qui l'ont subie pourraient en parler savamment.

 

Chacun le sait, je n'ai jamais porté dans mon cœur le corps(?) des inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière, à peine 1.500 personnes qui fonctionnent comme un corps(?) relativement homogène et où la défense des intérêts matériels et moraux communs est relativement facile. Un peu à l'instar des “ aiguilleurs de ciel ”, ils détiennent un pouvoir sans commune mesure avec leur nombre ou leurs compétences, car, si on y réfléchit bien, on peut imaginer qu'un moniteur pourrait très bien, après deux ou trois semaines de “ formation ”, faire la même chose qu'eux. Et avec un taux d'erreur comparable, le taux d'erreur étant ici le nombre d'accidents dans la première année de conduite effective, statistique qui n'est pas tenue, et c'est bien dommage.

 

Mais je trouve que, là, on passe les bornes. Expliquer les difficultés d'aujourd'hui par “ le nouvel outils informatique ”, c'est déjà gros, mais aller chercher une explication dans un événement qui date de quinze ans, c'est reprocher à Jules Ferry les insuffisances de l'Éducation nationale d'aujourd'hui. C'est certes à la mode, cela n'en est pas moins déplacé, pour ne pas dire plus.

 

 

 

Bon courage à tous.

 

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