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  • : Le blog des moniteurs et des élèves
  • : Un blog pour les moniteurs, mais aussi pour les élèves conducteurs, pour permettre aux premiers d'exercer enfin librement leur métier (leur art!), et offrir aux seconds un enseignement de qualité, à moindre frais, dans une relation de confiance et de liberté.
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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 20:28

J'ai oublié un lien, que je vous livre ici.


Bon courage à tous.

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 20:00

 

J'ai évoqué, il y a quelques jours, cet article de Auto-Plus (ici d'abord, là ensuite) qui faisait le point sur les délais d'attente pour passer le permis de conduire (épreuves théorique et pratique). L'hebdomadaire en profitait pour interroger une organisation professionnelle d'exploitants (l'UNIC, l'Union nationale des indépendants de la conduite), et un syndicat d'inspecteurs du permis de conduire (le Snica-FO).


Je vous l'avoue, je me suis bel et bien laissé manipuler. Cet article, au demeurant bien présenté (mais qui repose sur des données invérifiables, recueillies dans des conditions inconnues), paraissait le 8 juin dernier. Par le plus grand des hasards, le 10 juin, l'UNIC appelait à une manifestation à Paris (devant le ministère des transports) pour protester contre le manque récurrent de places d'examen, qui aboutit aux délais de passage à rallonge stigmatisés par Auto-Plus.

Parallèlement, les journaux étaient alimentés en informations et commentaires par le président de cette organisation (un syndicat professionnel, comme il y a déjà beaucoup dans cette profession), ce qui aboutissait à ce qu'on pourrait appeler un “tapage médiatique”. Tout ce dont je parle ici se trouve sur le site de l'UNIC (photos, liens vers des articles de presse, mais également lien vers le communiqué du Snica-FO).


Le syndicat FO? En effet, et ce n'est évidemment pas un hasard, le plus important syndicat d'inspecteurs, qui vient de tenir son congrès, a diffusé un texte qui apporte clairement son soutien aux auto-écoles (l’apprentissage de la conduite nécessite le passage obligé par des professionnels de l’enseignement, donc par les écoles de conduite ou les auto-écoles associatives), tout en nous resservant les vieilles lunes sur le continuum éducatif ou le post-permis obligatoire régulier, autant de notions qui permettent de faire des phrases mais que personne ne serait capable d'assumer si jamais cela devait être mis en œuvre...

Quand je parle de soutien aux auto-écoles (mais pourquoi ce soutien de fonctionnaires à des entreprises privées commerciales ?), je précise que le troisième paragraphe du communiqué du syndicat est consacré à une charge contre les entreprises de location de voitures à doubles commandes. Les entreprises de location de véhicules à doubles-commandes qui fleurissent dans notre pays depuis plusieurs mois ramènent l’apprentissage de la conduite, à un simple produit commercial, dit le communiqué, qui ajoute qu'elles remettent en cause ouvertement la volonté proclamée des pouvoirs publics de porter au plus haut niveau l’éducation routière qui doit être un élément essentiel pour diminuer le nombre des tués sur la route afin d’atteindre l’objectif gouvernemental de passer sous la barre des 3000 tués par an.

Bons princes, les inspecteurs concèdent que la crise économique actuelle peut pousser certains citoyens à se tourner vers les entreprises de location pour de compréhensibles raisons de pouvoir d’achat. Et de poursuivre, sans se hasarder à une analyse plus fine que ces raisons sont compréhensibles, mais [sont de] mauvaises raisons, car au final un apprentissage avec un parent ou un ami sans le suivi d’un professionnel entraînera un coût bien plus élevé que par une école de conduite.

On ne les remerciera jamais assez d'avoir poussé à un tel niveau l'analyse de la situation qu'ils sont censés connaître, à moins que, justement, cette connaissance s'arrête à ce stade.


Il est extrêmement étonnant de voir un syndicat de fonctionnaires prendre fait et cause pour un syndicat d'entreprises commerciales (que sont aussi, sauf erreur, les entreprises de location de véhicules à doubles-commandes), et défendre à ce point une profession dont tout un chacun sait qu'elle n'abrite pas que des gens qui vivent la pédagogie comme un sacerdoce.


J'avais déjà parlé, à de nombreuses reprises, de la dangereuse proximité entre auto-écoles et inspecteurs. En est-ce une illustration?

 

(et un lien oublié ici)

 

 

Bon courage à tous.

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 05:58

J'ai déjà évoqué ici l'article consacré par Auto-Plus au problème des délais d'accès à une seconde présentation à l'examen pratique du permis de conduire. Il faut aussi évoquer la situation de l'ETG (épreuve théorique générale) qui semble elle aussi assez mal en point.

 

Selon le journal, ce sont seulement 5% des départements français qui parviennent à respecter le délai de seconde présentation de quinze jours (Creuse, Eure-et-Loir, Ille-et-Vilaine, Loire, et Tarn-et-Garonne). A l'inverse, 10% des départements contraignent les candidats à des délais d'attente “ scandaleux ”, avec une moyenne de presque 12 semaines. Entre les deux, il faudra attendre entre un mois (“ acceptable ”) et plus de deux mois (“ inacceptable ” selon les termes du journal).

 

Mais on apprend aussi que la situation, qui était plutôt bonne avant qu'on essaie de faire mieux, a tendance à se dégrader. Cette informatisation des salles d'examen, qui a obligé à une “ formation du personnel longue et compliquée ” (on se demande bien en quoi elle a consisté), qui a été réalisée sans que les contraintes techniques aient été prises en compte (pas d'internet haut-débit parfois... en 2010, il fallait l'oser !), et le fait même qu'au lieu de 40 candidats par “ palanquée ” on en soit à 35, voire 30 (selon M. Philippe Colombani, président de l'UNIC) n'arrange en rien les choses. Bref, on peut dire que ça bouchonne...

 

Mais pour Philippe Colombani, président de l'UNIC, interrogé par Auto-Plus, cet engorgement pourrait bien faire l'affaire du gouvernement, puisqu'il réduirait mécaniquement les demandes d'examen pratique, lui-même passablement encombré.

 

Du côté des inspecteurs (Christian Grollier, secrétaire général du SNICA-FO), on explique cette situation d'abord par les “ soucis de formation et de fonctionnement ” liés au nouveau système informatique. On me permettra de faire une remarque : à chaque fois que quelque chose ne fonctionne pas, l'explication est toujours la même, c'est l'informatique. Deux hypothèses à mes yeux, soit cette explication est un pieux mensonge, soit les utilisateurs (ici, l'État) achètent des matériels qui ne fonctionnent pas. Mais qui paie donc alors les “ pots cassées ”?

Grollier regrette évidemment que le délai légal ne soit pas respecté, mais il joue sur les mots et les arguments. Il ménage son employeur (“ 450 inspecteurs ont été recrutés depuis 2000 ”) mais il relève que l'effort est insuffisant (“ ce qui a seulement permis de compenser le passage de l'épreuve de conduite de 22 à 35 minutes ”), et il n'hésite pas à aller chercher des arguments qui laissent penser que le discours syndical a du mal à se renouveler : “ la fin du service militaire qui formait de nombreux jeunes ”. La fin du service militaire en 1996, c'est lui qui précise ; quant à la formation, ceux qui l'ont subie pourraient en parler savamment.

 

Chacun le sait, je n'ai jamais porté dans mon cœur le corps(?) des inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière, à peine 1.500 personnes qui fonctionnent comme un corps(?) relativement homogène et où la défense des intérêts matériels et moraux communs est relativement facile. Un peu à l'instar des “ aiguilleurs de ciel ”, ils détiennent un pouvoir sans commune mesure avec leur nombre ou leurs compétences, car, si on y réfléchit bien, on peut imaginer qu'un moniteur pourrait très bien, après deux ou trois semaines de “ formation ”, faire la même chose qu'eux. Et avec un taux d'erreur comparable, le taux d'erreur étant ici le nombre d'accidents dans la première année de conduite effective, statistique qui n'est pas tenue, et c'est bien dommage.

 

Mais je trouve que, là, on passe les bornes. Expliquer les difficultés d'aujourd'hui par “ le nouvel outils informatique ”, c'est déjà gros, mais aller chercher une explication dans un événement qui date de quinze ans, c'est reprocher à Jules Ferry les insuffisances de l'Éducation nationale d'aujourd'hui. C'est certes à la mode, cela n'en est pas moins déplacé, pour ne pas dire plus.

 

 

 

Bon courage à tous.

 

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 06:45

J'imagine que nombreux ont été les enseignant(e)s de la conduite, les inspecteurs(trices) du permis de conduire, les exploitant(e)s d'auto-écoles à acheter la dernière livraison de Auto-Plus, magazine de basse-moyenne gamme consacré à l'automobile, qui annonçait en une : Permis de conduire, c'est de pire en pire, jusqu'à six mois d'attente.

 

Je me suis jeté dessus, comme vous l'imaginez.

 

Auto-Plus rappelle sa précédente enquête de 2007, et le constat de délais à rallonge (pour se présenter une seconde fois aux épreuves après un premier échec – c'est le critère choisi), et de grandes disparités territoriales d'un département à l'autre (et ce ne sont que des moyennes).

En 2009, François Fillon, premier ministre, lance une grande réforme et s'engage pour un permis moins long, moins cher et plus sûr. La plupart d'entre vous en avez évidemment entendu parler, et en connaissez même les détails qui ont fait l'objet de commentaires regroupés dans la catégorie “ Réforme du permis ” sur ce même blog.

 

Le 7 janvier dernier, Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux transports, s'est félicité que la situation s'améliorait. nous dit l'article, avant de présenter les résultats de l'enquête 2010, et la réalité à laquelle sont confrontés de nombreux prétendants au carton rose...

 

 

Pour ce qui concerne la conduite, on peut considérer que les délais sont (en moyenne !) convenables dans un département sur cinq, ce qui est tout de même bien faible, comparé à ce que disent les textes (15 jours). Dans près d'un tiers (30%), la situation reste acceptable, mais demeure fragile.

Mais dans la moitié des départements métropolitains, on en est au stade de la catastrophe (un département sur dix, dont trois en Ile-de-France), ou à la limite de la rupture : souvent trois mois d'attente pour une seconde tentative, jusqu'à six mois en Seine-Saint-Denis, et sans parler ici du délai pour un éventuel troisième passage.

 

On constate d'énormes disparités territoriales, des départements sinistrés jouxtant d'autres qui sont moins mal lotis : la Seine-Saint-Denis, toujours sous-équipée, à côté du Val-de-Marne, où les délais sont trois fois plus courts. On ne peut croire que tout cela ne soit dû qu'aux (mauvais) élèves et aux formateurs (incompétents), et pas aussi à la gestion de ses personnels par l'administration. Devant la difficulté, les généraux ne dégarnissent pas le front qui faiblit pour renforcer celui qui résiste à l'adversaire... et c'est pourtant l'impression qui est donnée ici.

 

Auto-Plus a choisi de donner la parole à deux “ témoins ”, l'un du côté des exploitants d'auto-écoles (le président de l'Union nationale des indépendants de la conduite – UNIC. Représentatif ?), l'autre du côté des inspecteurs (le secrétaire général du syndicat SNICA-FO, qui se présente comme majoritaire dans la profession). Pour ce qui concerne les salariés (la grande majorité des formateurs), rien, et les consommateurs, c'est à dire les élèves, rien de rien. Tout un symbole !

 

Pour l'UNIC, le “ réformette ” n'a rien apporté, et “ les 55 inspecteurs supplémentaires annoncés sont bien arrivés, mais en échange autant de postes ont été retirés dans l'administration. Les problèmes persistent donc ”.

La solution ? Créer un Établissement public (EPIC, donc de dimension nationale), ou mieux encore privatiser (sociétés départementales, régionales, nationales, réseaux d'indépendants ?) le service des examens. Et pour mieux faire “ passer le message ”, l'UNIC a ouvert un site http://apoilsanspermis.com/ où on peut voir un clip vidéo assez amusant, mais où les arguments manquent parfois de poids ou de clarté : quelques exemples, aussi scandaleux soient-ils, ne font pas une démonstration.

 

A mes yeux, la privatisation n'est pas de nature à produire le miracle attendu. Car privatisation dit entrée dans un système commercial, concurrentiel, où le choix sera laissé entre la liberté (de faire tout et n'importe quoi ?) et la réglementation (comme les auto-écoles d'aujourd'hui) qui a fait la preuve de ses limites. On pourrait penser alors à un EPIC (établissement public à caractère industriel ou commercial), en effet, mais se poserait alors le problème de son organisation, de son recrutement, etc. Vaste programme, à échéance trop longue.

 

Du côté du SNICA-FO, on peut dire que l'imagination n'a pas pris le pouvoir. Reprise du thème “ c'est pas nous, c'est les autres ”, sous la forme “ bon taux de réussite entraine nombre de places suffisantes ”, un peu comme “ bonne santé générale entraine rares visites chez le médecin ”. Et le secrétaire général d'ajouter que “ si des candidats insuffisamment préparés sont présentés, il y a évidemment les conséquences que l'on connait ”. De la pratique de la langue de bois (d'arbre)...

Ainsi lancés, nos inspecteurs annoncent clairement la couleur. Le gouvernement voudrait selon eux faire monter le taux de réussite global, dit M. Grollier. Mais si ce taux augmente, on aura besoin de moins d'inspecteurs. Conséquence, et “ bien que nous reconnaissions que la situation n'est pas idéale ” [pour qui ?], pas question de brader le permis, pas question de faire monter artificiellement le taux de réussite qui aboutirait à “ réduire les coûts ” [supportés par qui ?].

Soyons clairs : 50% de taux de réussite préserve nos emplois, l'augmentation de ce taux les mettrait en péril, donc nous garderons ce taux. Les inspecteurs ne sont donc pas là pour constater le résultat, positif ou négatif, d'une formation, mais pour fabriquer le résultat qui préserve leurs intérêts catégoriels.

La dernière phrase de l'interview prend alors toute sa saveur: “ Notre objectif premier reste la sécurité ”... de nos emplois ! CQFD.

 

 

Dans quelques jours, un mot sur l'ETG.

 

 

Bon courage à tous.

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 04:26

C'est terminé. J'ai réussi à tout lire, à commenter, à taper les textes, à organiser tout cela pour que cela paraisse avec un minimum de régularité.


Comment conclure ? En redisant un certain nombre de choses qui sont ma conviction, et qui sont parfois partagées par d'autres qui le disent autrement ou, hélas, ne le disent pas.

Les enseignants de la conduite ont raté le train de l'histoire dans les années 80. Eux, et les exploitants d'auto-écoles. Mais on ne se refait pas, et on ne pouvait pas demander à une profession majoritairement opposée au pouvoir sorti des urnes un certain 10 mai 1981 (pour cause de petit commerce - et souvent de petites idées) de comprendre qu'il était grand temps d'enseigner la conduite pour répondre à un besoin "sociétal" et non pour vendre un "produit" avec le maximum de marge possible.
Les salariés n'ont pas été plus intelligents, d'ailleurs, puisqu'ils ont été incapables d'imposer leur intégration au système éducatif global dont rêvait (avec d'autres) un certain Alain Savary - dont on peut se souvenir comme d'un homme d'honneur.

Réformer aujourd'hui le permis de conduire? C'est se tromper d'objectif, puisqu'il faut avant tout réformer les modes et les structure d'apprentissage de la conduite, et réformer les instruments de mesure des compétences acquises.

Réformer les modes d'apprentissage. Mettre à la poubelle cette prétendue "pédagogie par objectifs" dont il faut citer la source. Elle vise à fabriquer des opérateurs capables de réaliser un certain nombre de tâches, mais jamais à construire des personnes capables d'avoir et la maîtrise de leurs actes, et la capacité à porter sur eux un jugement autonome. Alors, nous parler aujourd'hui de responsabilité n'a aucun sens tant qu'on reste dans ce que j'ai toujours appelé un dressage et non un enseignement ou un apprentissage. Et si on ne peut jeter aux orties cette "PPO", au moins cesser d'en faire l'alpha et l'oméga de l'enseignement en laissant à chaque enseignant la liberté d'utiliser, ou pas, le "livret d'apprentissage" et la "fiche de suivi" qui sont censés refléter le travail effectué (et que les inspecteurs vont voir pour juger du sérieux de l'enseignement - quand ils viennent). Le débat, dans ce domaine, est ouvert, ré-ouvert après trente ans d'échec plus ou moins avéré.
Et réformer sinon les moniteurs enseignants du moins leur "formation" de base, si on peut lui donner en conscience ce qualificatif. Recruter des gens d'abord plus désireux d'enseigner que de rouler en voiture, s'assurer de leur culture générale (à l'occasion s'assurer qu'il maîtrisent la langue qu'ils emploient), s'assurer d'un minimum de culture technique (en sachant, mieux que certain ministre, faire une règle de trois), leur donner des compétences en pédagogie ou en psychologie, par exemple. Le chantier est vaste, et il sera nécessaire de faire tomber bien des places-fortes de gens qui, au nom de leur compétence (?) ou de leur expertise (?) ont souvent servi leurs seuls intérêts...

Réformer les structures d'apprentissage. Tant qu'on mélangera deux ingrédients qui, au mieux, peuvent produire une émulsion instable (pardon pour le pléonasme), à savoir enseignement et commerce, on n'arrivera à rien. Et ce n'est pas à coup d'aides ou de subventions qu'on résoudra le problème, puisqu'on ne touche pas au fond de l'affaire. Demain comme hier, ce sont les auto-écoles qui vendront à leurs élèves les places d'examen qu'elles reçoivent de l'Administration. Ces auto-écoles continueront donc à favoriser leurs meilleurs clients, ceux qui réussissent et qui, par le jeu d'un calcul aussi byzantin qu'opaque, leur permettent de multiplier les droits à l'examen, donc les réussites, donc le chiffre d'affaires.
Tout le monde le sait, on peut ouvrir une auto-école avec moins de trois sous, et une auto-école n'a pas de valeur marchande (surtout du fait de l'absence de numerus clausus). Il est donc possible de fermer les auto-écoles contre une garantie, celle offerte aux enseignants, qu'ils soient ou pas exploitants, qu'ils pourront continuer à exercer leur métier dans un autre cadre à peu près aussi avantageux. Ainsi, on peut transférer aux lieux d'enseignement et d'éducation la "charge" d'enseigner la conduite : la partie théorique sera intégrée dans les emplois du temps des élèves (notons que c'est déjà fait pour l'ASSR et que cela ne pose de problème à personne), la partie pratique sera assurée par des "moniteurs enseignants de la conduite" disposant éventuellement de leur propre véhicule (le cadre juridique reste à préciser - à l'époque où ce texte a été rédigé, janvier 2009, on ne parlait pas d'auto-entrepreneur) qui interviendront au fur et à mesure des besoins dans tel lycée, dans tel centre de formation d'apprentis. Parallèlement, la conduite accompagnée sera la règle, cette pratique pouvant être assumée par tout adulte, sur tout véhicule, avec n'importe quel élève. Et on pourrait aller jusqu'au droit de conduire seul (sous certaines conditions de contrôle pédagogique) avant même l'obtention du "diplôme" - et non plus du permis.

Réformer l'instrument de mesure des compétences acquises.
A l'évidence, il faut en finir avec la forme actuelle de l'ETG (épreuve théorique générale), QCM dont on ne se sort qu'après un apprentissage intensif tant du contenu que de la forme, dont le mode d'expression déroute ou étonne souvent, dont l'objectif est essentiellement de répondre aux fantasmes tayloristes de la pédagogie par objectifs, mais également à l'incompétence (qui sait "faire un cours" en auto-école?) pédagogique des enseignants contraints d'y avoir recours. N'oublions pas qu'on peut réussir l'ETG après avoir grillé un feu rouge, puis un stop, puis refusé une priorité, puis refusé le passage à un piéton, doublé en franchissant une ligne continue, soit CINQ fautes.
Il faut aussi en finir avec l'examen pratique tel qu'il se présente aujourd'hui: difficile d'en connaître la date moins de quinze jours à l'avance, encore plus difficile d'en connaître le contenu, puisqu'il dépend en réalité de l'examinateur, lui-même secrètement convoqué ici ou là. Il faut aussi, quitte à fâcher, en finir avec les inspecteurs du permis de conduire dont l'efficacité pédagogique et docimologique demeure peu convaincante, puisqu'ils donnent l'autorisation de conduire à des personnes incapables d'assumer cette responsabilité (cf. accidentalité des néo-conducteurs). Cet examen doit être remplacé par une série de contrôles continus, effectués par des enseignants (comme dans tous les autres domaines), selon des périodicités connues à l'avance, sur des programmes précis, et des conditions (météorologiques...) variées. Ainsi, à la suite de deux ou trois, voire quatre épreuves (plus une synthèse, pourquoi pas?), on obtiendra un diplôme de conducteur.

 

On le voit, il reste du travail.


Et maintenant, à vos commentaires !

 

Régis Hulot

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 04:25

L'introduction à ce texte a un peu plus d'un an. Le rédacteur en assume l'entière responsabilité.


R. Hulot.


 

Voilà la mesure ultime, que j'appelle 15 bis, qui fait suite aux fortes déclarations de celui que j'ai affublé du sobriquet de "nanoprésident". Non à cause de sa taille, détail qui me laisse de marbre, mais à cause de son comportement, éternelle agitation, saillies renouvelées, initiatives intempestives, mais résultats souvent inversement proportionnels au bruit produit.

Voici donc la fameuse mesure, annoncée à son de trompe, qui va enfin punir - par où ils ont pêché - ceux qui boutent le feu aux véhicules, en particulier le soir de la St Sylvestre (31 décembre).

Je rappelle que Sainte Barbe, la patronne des pompiers et des artilleurs, se fête le 4 décembre.

Je vous laisse lire l'intégralité de ce texte, et vous retrouve en bas de page...


 

 

Mesure n°15 bis(?),

ou

last but not least.

 

Mesure relative aux incendiaires de véhicules

 

Les auteurs d’incendie de véhicules seront privés de l’usage du permis de conduire aussi longtemps qu’ils n’auront pas indemnisé leurs victimes.

 

La recrudescence, depuis plusieurs années, des incendies volontaires de véhicules, notamment à l’occasion des fêtes de fin d’année, devient préoccupante. Elle est souvent le fait de mineurs ou de jeunes majeurs, qui ne sont pas titulaires du permis de conduire.

 

Ces agissements inadmissibles, qui privent les victimes de ce qui est souvent leur seul moyen de transport pour se rendre sur leur lieu de leur travail, doit faire l’objet d’une répression adaptée.

 

Il apparaît dès lors opportun, comme l’a envisagé le Président de la République, que les personnes ayant incendié des véhicules puissent être condamnées à une peine leur interdisant de conduire ou de passer le permis de conduire, s’ils n’en sont pas déjà titulaires. Cette interdiction peut le cas échéant être levée s’il est établi qu’elles ont remboursé la victime. Ainsi, les auteurs d’incendie volontaire pourront eux-mêmes mesurer les inconvénients qui découlent de la privation d’usage d’un véhicule et le coût engendré par l’incendie.

 

 

Décision du Comité interministériel de la sécurité routière

 

Créer, dans le cadre du projet de loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, une nouvelle peine complémentaire applicable aux auteurs d’incendie volontaire de véhicule, leur interdisant de conduire ou d’obtenir la délivrance du permis pendant cinq ans, cette interdiction pouvant même durer tant que l’indemnisation n’a pas été versée à la victime ou à l’organisme de garantie.

 

A cette peine pourra s’ajouter une interdiction de conduire jusqu’à réparation complète du

préjudice causé, dans le cadre d’un sursis avec mise à l’épreuve.

 



Vous aurez lu jusqu'au bout, j'imagine, et je m'abstiendrai de faire le moindre commentaire. Je vous renvoie bien plus volontiers à cet article de Me Eolas (fin juriste devant l'Eternel)

http://www.maitre-eolas.fr/2009/01/02/1262-brouir-ou-conduire-il-faut-choisir

qui montre à quel point cette mesure, bien contestable juridiquement parlant, est également susceptible d'être inapplicable. Mais il fallait bien faire plaisir au nanoprésident, et il me semble symptomatique que cette mesure ne soit pas numérotée mais " collée " à la fin d'un texte énumérant des mesures qu'on peut contester ou approuver, mais qui ont au moins le mérite, pour certaines, de tenter de faire bouger les choses dans un sens positif comme je crois l'avoir montré.

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 14:16

J'ai eu, il y a quelques minutes, une longue et très intéressante conversation téléphonique avec une personne qui m'a parlé des vertus de la dématérialisation des inscriptions à l'examen du permis de conduire... et a évoqué le cas de la Suisse (pardon, de la Confédération helvétique, pour les puristes).

 

Là-bas, toute personne peut aller à ce qui serait notre préfecture (à moins de préférer les cyber-moyens, d'où la dématérialisation), s'inscrire pour passer le permis de conduire. Chacun se forme selon sa convenance, me dit-on : matériel classique (livres ou autres) ou plus récent (sites internet) pour le code, formateurs indépendants pour la conduite qui travaillent de manière "libérale" selon nos termes français, ou écoles de conduite, ou encore avec tel ou tel membre de la famille ou de l'entourage qui veut bien apporter sa contribution.

 

Puis vient le temps de la convocation individuelle pour l'examen, le contrôle des connaissances, dont j'avoue mon ignorance pour ce qui est des modalités. Peut-être s'agit-il, comme en Belgique, d'une "maison des examens" où le contrôle se fait sur un ordinateur mis à disposition des candidats. Pour la pratique, il serait bien étrange que les choses soient si différentes de ce qu'elles sont en France.

 

Mais je dois avouer que je ne vois pas très bien en quoi c'est la dématérialisation qui emporte le changement dans la manière de passer l'examen. Car, on peut très bien dématérialiser, et se fier à la seule mémoire des disques durs, cela ne signifie pas que les auto-écoles perdent l'attribution à elles seules des précieuses places d'examen, cela signifie seulement qu'on abandonne les longues et souvent inutiles allées et venues de papier entre l'administration et l'auto-école, dont le seul intérêt est d'allonger les délais, ou de prétendre que c'est l'autre (mais on est toujours l'autre des autres!) qui n'a pas fait son travail à l'heure.

Si dématérialiser a pour effet de simplifier les procédures, c'est parfait. Si, en plus, c'est un moyen de contrôle offert aux élèves pour savoir à quelle sauce ils seront mangés (ce dont je doute), c'est encore mieux. Mais si cela ne s'accompagne pas de la disparition du monopole de fait des auto-écoles sur l'enseignement, cela n'a aucun intérêt. Du moins à mes yeux.

 

Bon courage à tous.


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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 04:24

Mesure n° 15 : Améliorer la qualité du système de formation au permis.

 

 

De nombreuses décisions pour améliorer la qualité de la formation et valoriser la profession des enseignants à la conduite. Il est grand temps de s'intéresser au problème, qui est un des BONS moyens d'améliorer formation des élèves, résultats à l'examen, sécurité sur la route.

 

 

L'enseignement de la conduite est assuré par environ 10 000 établissements qui préparent près d'un million de candidats. L'État se doit de créer enfin une véritable filière professionnelle pour les enseignants de la conduite.

 

Décision du Comité interministériel de la sécurité routière

 

Renforcer le dialogue entre la profession et l'Etat en élargissant les compétences du « Conseil supérieur de l'enseignement de la conduite automobile et de l'organisation de la profession (CSECAOP) » il ne serait pas mauvais de revoir les conditions de désignation/élection de cet organisme qui n'entretient avec les enseignants que des relations extrêmement lâches et distendues, c'est le moins qu'on puisse dire; il s'agit de pouvoir traiter l'ensemble des questions d'éducation routière. Mettre en place des comités locaux permettant d'assurer la permanence du dialogue au niveau départemental.

 

Mettre en place un diplôme d'enseignant à la conduite certifié au-delà du seul ministère des transports. Ce diplôme permet de sanctionner les capacités pédagogiques et les connaissances nécessaires pour enseigner. La préparation à ce diplôme sera réexaminée. On attend avec impatience la réaction du lobby des centres de formation, organismes qui vivent presque essentiellement de subsides publics.

 

Rendre obligatoire ce n'est pas déjà le cas ? la formation continue de manière à permettre un déroulement de carrière des enseignants à la conduite.

 

Mettre en place des qualifications complémentaires au diplôme d'enseignant de manière à permettre aux enseignants de pouvoir assurer des formations spécifiques (ex : pour des personnes handicapées ; pour des sessions postérieures à la délivrance du permis de conduire ; à des situations particulières, telles que le verglas, la neige ou la glace, etc...). et leur permettre, sous des conditions acceptables, d'enseigner en dehors du cadre restreint et sclérosant des auto-écoles et autres centres de formation. Un enseignant disposant de son autorisation peut très bien donner des leçons de conduite à bord d'une voiture à double-commandes, puisqu'un NON ENSEIGNANT peut le faire pour ses propres enfants sans même surprime d'assurances. Il serait sain de revoir ce problème dans le cadre du nouveau statut d'auto-entrepreneur.

 

Engager la concertation avec la profession pour mettre en place un processus qui pourra aller jusqu'à la certification de la qualité du service rendu par les écoles de conduite. Ce processus permettra aux inspecteurs du permis de conduire de participer à la valorisation de la profession ce qu'ils n'ont pas beaucoup fait jusqu'ici, il faut bien l'avouer, se bornant le plus souvent à défendre des intérêts strictement catégoriels, au besoin en pénalisant considérablement les candidats qui dépendent d'eux.

 

 

Échéances

 

2009 pour les instances de concertation.

2010 pour la mise en place de la formation continue et du conventionnement ou

de la certification des écoles de conduite.

2011 pour la mise en place du diplôme et des qualifications complémentaires.

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 04:24

Mesure n°14 : Pouvoir s'évaluer régulièrement.

 

 

Tester ses aptitudes au volant tout au long de la vie

 

 

L'éducation routière ne concerne pas que les jeunes et les conducteurs débutants, mais toutes les catégories de la population, y compris celles ayant appris à conduire il y a de nombreuses années et à qui on serait bien inspiré de faire subir, dès 40 ans (j'en ai près de 60), un examen médical simple pour dépister les handicaps susceptibles d'avoir une influence sur la capacité à conduire.

 

Cette mesure permet à tous les conducteurs qui le souhaitent de prendre un rendez-vous d'évaluation dans une école de conduite pour :

 

actualiser (tous les combien ?) leurs connaissances théoriques (il suffit d'être père ou mère de famille pour fuir ce genre de choses : quand on demande à ses enfants qui vont à l'auto-école ce qu'il apprennent, on s'aperçoit vite qu'on serait bien incapable de passer l'examen de code. Inutile alors d'aller se rendre ridicule...)et pratiques (" Mais je conduis très bien, moi ! Je n'ai pas besoin de cette actualisation !").

 

évaluer leur pratique et disposer des éléments leur permettant ensuite de s'auto-évaluer ce qui n'est pas donné à tout le monde, car c'est vraiment difficile !.

 

Ces rendez-vous seront facultatifs à 100 euro ce qui risque fort d'être une séance de DVD (voir ce qui se passe dans les stages de récupération de points de permis de conduire), cela risque de ne pas déplacer les foules, d’une durée d’une demi-journée, et d’un coût estimé à 100 euros.

 

 

Décision du Comité interministériel de la sécurité routière

 

Mettre en place et normaliser à partir de 2009 des rendez-vous facultatifs d'évaluation et d'actualisation des connaissances.

 

 

Échéances

 

2009 : initialisation.

2010-201 : développement.

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 04:23

Mesure n°13 : Intégrer les objectifs du « Grenelle de l'environnement » dans l'éducation routière.

 

 

Conduire moins vite, c’est moins d’accidents, moins de CO² et moins cher.

J'aimerais avoir ici une pensée émue pour cet (excellent) inspecteur du permis de conduire (ainsi que de la sécurité routière) qui, parmi les quelques consignes données aux candidats avant l'examen, prononçait celle-ci à haute et intelligible voix : " atteignez sans tarder les vitesses autorisées ". Et qui ne manquait pas, pendant l'épreuve, de rappeler aux candidats qu'ils devaient " bien utiliser la boite de vitesses ", et " dynamiser leur conduite " pour " ne pas gêner les autres usagers ". Il considérait (à juste titre ?) comme une erreur, le fait de rouler à 90 km/h sur une voie où un néo-conducteur pouvait atteindre 100 km/h – 110 km/h pour les autres conducteurs. Je ne peux que lui souhaiter de partir en retraite avant l'application de ce point de la réforme en cours.

Addendum du 8 avril 2010: Le Grenelle de l'environnement? Je crois qu'aujourd'hui, tout le monde s'en f..., non?

 

En application des décisions du « Grenelle de l'environnement », il apparaît nécessaire de mieux valoriser, lors de l'éducation routière, les bénéfices écologiques, économiques et sociaux, que procurent l'éco-conduite et les modes de mobilité alternatifs à l'automobile (j'ai tant de fois dit à mes élèves : " dès que vous aurez votre permis, vous pourrez vous acheter un vélo ! ".

 

Les futurs conducteurs pourront ainsi mieux prendre conscience des exigences inhérentes au partage de l'espace public, y compris en milieu urbain. Ils devront être à même de respecter les différentes catégories d'usagers et de mesurer la vulnérabilité particulière de certains d'entre eux.

 

Il s'agit d'intégrer les objectifs du Grenelle de l'environnement aux différentes phases de l'éducation routière :

 

lutter contre la vitesse excessive et développer l'éco-conduite pour préserver l’environnement.

 

mettre en place la démarche « code de la rue » (il existe donc un texte qui s'appelle ainsi ?) pour protéger les usagers vulnérables.

 

 

Décision du Comité interministériel de la sécurité routière

 

Intégrer les objectifs du Grenelle de l'environnement aux différentes phases de l'éducation routière, en milieu scolaire comme dans les écoles de conduite ce qui ne sera pas facile pour les enseignants qui ont été tellement formés aux plaisirs mécaniques et dont la conduite est parfois... étrange. Sans parler des formateurs des motards dont les habitudes et les méthodes sont (à cause même de l'épreuve préparée) presque totalement tournées vers le pilotage..

 

Modifier les épreuves de l'examen du permis de conduire (et modifier les inspecteurs ? Bon courage !) de manière à pouvoir évaluer les savoir-être et les savoir-faire.

 

 

Échéance

 

2009/2010

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